vendredi

Mathias a pris son air «grand de ce monde», lèvres pincées en une sorte de sourire, yeux planqués derrière ses lunettes miroir. Voilà une plombe qu’il décrit par le menu ce qu’il ferait bien aux deux petits jeunes. Quand je tourne la tête pour voir s’ils n’ont pas les oreilles qui sifflent, ils ont disparu, carapatés comme d’ailleurs à peu près tout le monde autour de nous. Il faut dire : il doit être treize heures et même sous notre parasol, nous avons l’air de deux dindes suant leur jus.
La lumière sur le lagon est intolérable.
La chaleur est intolérable.
Et quand je propose à Mathias de remonter voir si Nico n’est pas rentré, une larme s’échappe de sous les verres fumés, qu’il écrase du plat de la main.
Hochant la tête, rassurant, comme si j’allais croire que ce n’est rien, que ce n’est pas grave.

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