vendredi

Plus tard

C’est pas gagné.
Dans une boutique tenue par une Thaïe américaine : un petit top craquant ton orange vif (le genre parfait su peau bronzé).

Légumes sautés sur plaque chauffante. La patronne m’a reconnue. Elle est grasse, traîne des pieds et parle un anglais discount. « You miss come already. Me know you before. Good sun for you.” Comme toujours, elle porte une espèce de petit boudin – qui peut aussi bien être un de ses enfants qu’un de ses petits-enfants, gras comme un loukoum, des rigoles de larmes sur le talque dont on lui a enduit le visage. Quand elle ne l’a pas aux bras, il (garçon, fille ?) trône au milieu d’une des tables du restaurant, geignant pour avoir une de ces immondes glaces au maïs.
On vous a parlé de la malnutrition des classes populaires américaines, on a oublié de mentionner les colonies culturelles des Etats-Unis – dont fait partie la Thaïlande, grande consommatrice de films d’action très cons (pour les garçons) et de mièvreries s’achevant invariablement par un mariage à l’occidental (pour les filles). Les exigences culinaires des jeunes urbains, au pouvoir d’achat, conséquent dont les rêves culinaires se conjuguent en intempéries sucrées, fagots de frites, tas de beignets de poulet-crevette-quoi-que-ce-soit baignant dans la graisse (et pas de la bonne comme il en existe sous d’autres latitudes), montagnes de crème glacée vanille et pluie de chocolat hot fudge. Pendant qu’on vous vente les vertus de la cuisine thaïe, ils sont des centaines de milliers à bondir de leur école, de leur bureau, de leur canapé pour une frénésie de KFC, Dunkin Donuts, Baskin Robin.
Aller, un petit milk-shake pour finir?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire