samedi

02/02/2003

E-mail de Nico, incendiaire. Toujours cette vieille problématique selon laquelle je t’écris donc tu dois me répondre. Je m’inquiète donc tu dois me donner des nouvelles – ce que l’on qualifie communément de chantage affectif, non?
Mais:
- Peut-être que je suis occupée par mon taf;
- Peut-être que je suis malade à en crever au fond de mon lit;
- Peut-être que j’ai rencontré l’homme de ma vie et que je vis une idylle folle, loin de tout, de tous.
Nico a toujours de bons sentiments à mettre en avant pour justifier sa sollicitude. Il disparaît des mois mais quand il est là, il faut se tenir au garde à vous au nom de l’amitié.
Heureux temps celui où nous passions nos soirées à zoner, nous droguer et partager les mêmes mecs. Où nos voyages en LSD ou en Thaïlande, nous ramenaient invariablement l’un vers l’autre, amis, complices.
Mon tort – l’un de mes nombreux torts, a été de ne pas vouloir voir qu’il était amoureux de Lex. Un amour de petit garçon, fasciné et néanmoins passionné, terriblement dépendant. Tant que j’étais avec Lex, que nous formions notre couple de débauche, j’étais en quelque sorte le gardien du temple, je garantissais la présence de l’être aimé. Jamais, au grand jamais Nico n’aurait tenté la moindre manœuvre d’approche avec Lex. Le fantasme est tellement bon quand on peut se le garder à portée de main – un joyau dans son écrin.
Il a souffert de notre rupture, certainement, mais tout amis que nous soyons, je n’en ai rien à foutre. Nico a le chic pour tomber amoureux de la personne interdite, celui qui ne lui rapportera que des lots d’emmerdements, qui le traînera dans la boue, lui interdira de sortir-boire-manger-de-la-viande, refusera les capotes, sera marié-deux-enfants, etc. Ses yeux, il ne les ouvre que sur les dépôts qui encombrent, selon lui, son nombril, chouinant parfois, ricanant souvent.
Nico dit: Ça c’est tout moi.
Nico dit: Les pédés, on devrait les mettre dans un camp dont on me nommerait chef. Je ferais installer des backrooms sur casting.
Nico dit: Toi et moi, Louna, on fêtera un jour nos noces d’or.

Aller, je t’aime mon Nico, et pas qu’au fond.

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