samedi

16/02/2003

16h43
The day is cold, and dark, and dreary;
It rains, and the wind is never weary;
The vine still clings to the moldering wall,
But at every gust the dead leaves fall,
And the day is dark and dreary.
My life is cold, and dark, and dreary;
It rains, and the wind is never weary;
My thoughts still cling to the moldering Past,
But the hopes of youth fall thick in the blast
And the days are dark and dreary.
Be still, sad heart! and cease repining;
Behind the clouds is the sun still shining;
Thy fate is the common fate of all,
Into each life some rain must fall,
Some days must be dark and dreary.

Henry Wadsworth Longfellow, « The Rainy Day »

Demain, deuxième et dernier jour de deuil du mois.
Bizarrement, Nico ne m’a pas appelée. D’habitude, à cette époque, il est aux petits soins pour prévenir le moindre sursaut dépressif. Aurait-il à nouveau disparu?
Mon billet est là qui me regarde. Ça va passer vite. Quand j’y pense, j’ai le sentiment d’être un bon petit soldat sur le point de partir pour le front, au plus fort de la bataille, en sachant, pour l’avoir pratiqué, qu’il en reviendra et qu’alors, il jouira du moindre rayon de soleil. Comme avec la drogue : descente mais remontée.

03h12
Avec Lex qui tient la main de Béa, dans le bureau de Carole. Au milieu de la pièce, une baignoire; dans la baignoire, moi, morte, les yeux ouverts. Je me suis tuée. Je me perçois: je suis bien vivante, c’est mon ego que j’ai tué. Arme du crime : un appareil électrique lancé dans l’eau. Ce n’est pas tant le meurtre qui me gène que ce que je dois faire du corps. Lex suggère que je fasse croire que c’était ma cousine. Le corps est déjà raide. On l’emmène dans la Porsche. L’ordinateur de bord nous annonce, avec des syncopes, qu’il y a deux fois six grammes en trop. Béa admire sa précision.
Mon ego ne pesait pas plus d’une douzaine de grammes. Au fond, ça m’attriste.
Mais ça ne m’étonne pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire