samedi

21/02/03

21h03
Journée productive. Finalement.
Coup de fil de Lex. Veut savoir si je n’aurais pas gardé « par inadvertance », cette chevalière qui lui vient de son grand-oncle, celui qui a fait 14, etc. Sans commentaire.
Coup de fil d’Audrey que j’expédie, et finalement j’appelle Chloé – plus comme on place des jetons sur une couleur que réellement convaincue. Bingo, elle décroche. «Incroyable, darling, je parlais justement de toi.» A quel sujet? « Cette salope calculatrice de Frédérique [sa prédécesseur] a promis monts et merveilles à toutes les rédactrices et pigistes mode de Paris. » Sauf à moi. «Je suis dégoûtée, tu m’entends?» Distinguant les syllabes au cas où je suis sourdingue: «Dé-goû-tée. Explique-moi comment on va faire, maintenant, pour travailler ensemble.» Aux chiottes, Louna. Mais quand même: «Ne te prends pas la tête, Chloé, c’est pas comme si je n’avais pas de boulot.» Bien sûr ma chérie, etc. jusqu’au traditionnel «tu peux toujours compter sur moi».
Dans ces moments-là, c’est moi que je déteste le plus: ma crédulité, mon ambition absolument pas ambitieuse, mon côté victime – de la mode, de la presse féminine, du marché de l’emploi, de ma génération, des mecs, de la came, du sexe. Merde.

Réunion sur le dossier «Allergies aux crèmes et parfums». Mimi qui écope d’Aurélie n’est pas loin de craquer. Elle voit bien qu’il lui faudra faire avec. La demoiselle est en place, désormais. Et Aurélie n’y met pas du sien, qui refuse les recherches qu’elles jugent inutiles, dégradantes, stériles. Comment envisager un chemin de fer, élaborer une maquette, trouver des visuels, bref s’intéresser à un sujet inintéressant dans ce genre d’ambiance.
Alors – et parce que je ne suis pas que victime, j’ai posé des vacances : 23 jours. Du 8 mars au 31 au soir. Avec les RTT que j’ai en rade, les heures sup que je ne pointe pas à chaque bouclage, et les vacances que je ne prends pas d’habitude, Carole ne pouvait pas refuser.
Puis, pour dire toute la vérité, elle n’est vraiment pas dans son assiette en ce moment.
23 jours. Thaïlande, plage, jus de fruits frais, soirées flirt, bronzage.
Massage, lagon, fullmoon party, drague.
Drague, drague, drague.
Et: dormir.
Dans la foulée, j’ai pris mon billet, calé sur celui de Nico. J’arrête de lui en vouloir. Quand on part 23 jours à Samui, Thaïlande, on n’en veut à personne.

Taxi: un truc qui dit «chante, chante, danse et mets tes baskets, chouette». Et que votre cerveau essaie de digérer après pendant des heures comme de vieux poivrons.

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