samedi

07/02/2003

Je vais tuer Mimi.
Je vais au moins lui mettre un aller-retour pour que son cerveau se remette en place. Et puis j’achèterai un lot d’aiguille à tricoter que je ferai aiguiser avant de le suspendre au-dessus de sa tête à la place de la traditionnelle épée.
Béa et moi partions bras dessus bras dessous pour une petite demi-heure de shopping (Loft, Irié) sur nos petits trois quarts d’heure de déj déjà entamés quand Mimi nous tombe dessus, en larmes. Bon, OK, épisode détente mort-né.
La brasserie, va pour la brasserie, salade, steak grillé, vanasses du serveur et odeurs de frites garanties, mais faut savoir être bonne copine, pas vrai?
Et nous voici partis pour vingt-cinq minutes de pleurnicheries à base de:
Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, mon enfant m’en voudra toute ma vie, et s’il m’arrive quelque chose, pourquoi j’ai pas été fichue de me trouver un mec qui assure, (moi : tu veux dire, pourquoi n’y a-t-il aucun mec qui assure ?), si c’est un garçon, qui lui servira de modèle, je suis en train de produire de la chair à psy (moi dans ma tête: c’est toi la chair à psy), en plus je suis vieille (t’es surtout conne), et si Glitter se casse la gueule (et si on t’en collait une pour t’apprendre à la fermer).
Au lieu de quoi je cale mon air numéro huit, le compatissant, au-dessus de mon assiette, tandis que Béa, bonne pâte, fait la bande-son.
Résultat: dans l’aprem, je m’engueule avec le type de l’imprimerie, Aurélie, la fille de la compta, et une rédactrice qui ne sait toujours pas de combien de signes est composé un feuillet après cinq ans d’ancienneté, combien de n à connasse.

Merde, à la fin, c’est vrai. On ne lui a pas demandé à Mimi de faire un môme toute seule. On n’est même pas ses copines. Avant, je l’estimais pour son boulot, une personne pondérée, responsable. Et il faut qu’elle vienne nous déballer son embryon et ses larmes de mère célibataire, comme si on n’avait pas assez de social à gérer au quotidien. Dans deux secondes, elles nous demande d’être les marraines de ce qui va sortir d’elle.
Je lui ai dit: fais une cure de sommeil.
Je lui ai dit: bois du tilleul.
Et: ça va passer.
Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre sans l’insulter?

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