vendredi

Le lendemain

Mathias: - Mais ma pauvre chérie, ça fait plus d’une semaine que tu es là.
Nico lui fait les gros yeux, genre c’est pas la peine d’enfoncer le clou. Et moi, suçotant la tranche d’orange de mon Southern Comfort eau gazeuse, le regard perdu sur l’horizon : - Je ne sais pas, Mat, le cul, ça me dit rien.
Mathias me regarde de travers, comme si je venais de lui proposer de partager mon lit.
J’ai passé une bonne partie de la nuit à y réfléchir. Sur un transat, sur la plage, puis seule, sur mon lit. Un vide se fait en moi, il ne supporte aucune de ces fioritures dont je remplis ma vie habituellement. Un peu comme on débarrasse une pièce pour faire le ménage en grand. Je sais maintenant qu’il y a huit ans, à Sulawesi, j’ai procédé de la même manière. Inconsciemment et sous le couvert d’une exaltation de jeunesse.
Comme aujourd’hui, j’étais larguée – même si je n’en avais pas conscience.
Comme aujourd’hui, le vide était un moyen d’expurger les questions sans réponse.
Mais à la différence d’aujourd’hui, je commençais tout juste à me connaître.

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