samedi

02/01/2003

Sainte Carole, merci de nous avoir accordé le repos de cette fin de semaine.
Mal aux muscles, tout le corps, comme si j’avais rebondi d’un rail d’autoroute à l’autre la nuit durant.
Par où, par quel excès commencer ?
Je suis repue, et vannée, malgré une nuit de treize heures. A peine puis-je taper sur mon clavier.
Aurélie arrive en retard d’une bonne heure selon son habitude. Pour se faire pardonner, elle paye deux traits d’une excellente coke dont elle me cède un demi. L’ai-je dit, j’adore cette fille, pleine de ressources, elle ira loin, nous devons tous croire en elle.
Nous prenons par pont de Saint-Cloud, direction la Normandie. Aurélie conduit sa Smart comme elle parle, sautant d’une file à l’autre sans se soucier de son environnement. Elle raconte la soirée dans un bar privé où elle a rencontré Lola, dite Queen Lol, organisatrice de la fête de ce soir. J’ai déjà entendu l’histoire une demi-douzaine de fois mais je la laisse parler (j’y viendrai en son heure). La coke est excellente, nous roulons vers le bout du monde.
On arrive à peine avant minuit dans une maison pas immense mais mignonne, pierre de taille, au milieu des bois. Une vingtaine de voitures, plutôt haut de gamme, à côté desquelles la Smart d’Aurélie a des airs d’insecte. Les douze coups sonnent comme nous nous repoudrons le nez dans une salle de bain à l’ancienne – baignoire à pieds, miroir biseauté, robinetterie d’un autre siècle.
Toute la maison est éclairée à la bougie, des ombres gigantesques dansent sur les murs et c’est comme si la douceur de la lumière déteignait sur le son, feutré malgré le nombre de participants. Queen Lol est une grande fille très maigre qui fait penser à Morticia dans la famille Addams : le même teint pale et les cheveux également raides et noirs. Elle porte une robe longue qu’au premier regard on pourrait croire en lamé, mais s’avère totalement transparente. Dans chaque pièce, une cheminée, des convives qui plaisantent autour d’un buffet, une musique entraînante sur laquelle se trémoussent quelques-uns. Bref, un réveillon qui aurait presque l’air normal.
Sur les coups d’une heure, une jolie blonde entame un strip-tease, seule au milieu de la pièce où nous nous trouvons, moi et une demi-douzaine d’autres. Elle a l’air totalement partie. Enfin les choses se précisent. Le spectacle suspend la conversation mortellement ennuyeuse que j’ai avec un DRH et un chargé d’affaire. Le premier écarquille de grands yeux en sirotant son verre, l’autre me glisse ses commentaires à l’oreille – qui sont beaucoup plus passionnants que tout ce qu’il a pu dire auparavant. On en vient à se trémousser de concert, l’ambiance est chaude autour de la fille, surtout qu’une autre l’a rejointe, elles sont toutes les deux à moitié nue et se caressent dans la lumière du feu de cheminée. Mon cadre bande et à ce que je peux en sentir, il serait dommage qu’il jette la poudre aux moineaux. Il m’entraîne sur un canapé dans une entre-pièce. Nous sommes dans le noir, à peine éclairés par la lumière des deux pièces à gauche et à droite. Le passage perpétuel m’excite, les mots ne sont plus d’actualité. Je n’ose pourtant pas aller trop loin et c’est mon partenaire qui sort sa queue et m’invite à la sucer. Je suis bientôt entre ses jambes tandis qu’il m’encourage en me caressant les seins que j’ai terriblement durs. Je voudrais qu’il me les broie. Un autre homme s’est assis à côté de mon partenaire et spontanément, je libère sa queue tout en continuant de sucer l’autre.
Un bon shoot de baise et de pénétrations, de caresses et de foutre.
Plus tard, Aurélie me roule une pelle comme je m’empale sur mon chargé d’affaire et quand sa langue se retire de ma bouche, je suçote un cachet. « X », chuinte-t-elle en faisant traîner la syllabe. Elle est déjà vrillée.
Plus tard encore, je suis assise sur les genoux d’un homme qui me caresse les seins machinalement en fumant. Au centre de la pièce, sur un épais tapis, trois femmes dont la maîtresse de maison, se gougnottent lascivement. Nous ne sommes plus nombreux. La plupart sont partis ou dorment. Ça sent le foutre le tabac et la sueur. J’ai très envie de rejoindre ces filles.
J’ai fait envoyer une trentaine de roses à Queen Lol. Happy new year, chère amie. Un seul vœux pour 2003 : que le foutre coule à flot.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire