samedi

08/01/2003

00H45

Nouvelle pèche en nocturne au Louvre, galerie Richelieu, « Peinture et arts graphiques, écoles du Nord ». Tout ce que je déteste. Ce qui me laisse le loisir pour m’appesantir sur les hommes seuls. Bonne heure : pas de classes braillardes, de profs s’étalant comme de la mauvaise confiture. Juste des individus, des couples aussi (on ne coupe pas à ce genre de phénomène). Et là, errant, s’arrêtant, revenant en arrière, d’une salle à l’autre – au point que nous nous sommes même percutés sans que j’y sois réellement pour quelque chose, Carl, Américain à Paris, subjugué par à peu près tout ce qu’il voit (y compris moi, ça tombait bien), en mal de bavardage (ça tombait mal, mais il y a longtemps que je sais qu’il y a toujours un prix à payer), chercheur en science artificielle (sorry I don’t understand).
Le problème, particulièrement avec les Américains, et particulièrement au Louvre qui draine un public moyen (j’entends par là, qui a reçu son lot de lieux communs sur la France, l’art et donc, les Françaises), c’est qu’il faut en passer par les traditionnels clichés romantiques, ne pas trop bousculer les choses au risque de passer pour une professionnelle. Je me suis donc fait désirer jusqu’à la galerie Denon et l’école française (beaucoup plus intéressante).
Moyennement, donc, ce qui l’a convaincu, c’est quand on s’est assis devant Le Bain turc, de Ingres, et ses langoureuses baigneuses nues suintant un érotisme à portée de doigt, fleurant les parfums de corps chauds et les fragrances exotiques. Je l’ai vu troublé, mon gentil Américain, et j’en ai profité pour jouer un coup bas. Appuyée sur mes mains posées derrière mon cul, feignant une extase, moi aussi, intellectuelle, je m’étais arrangée pour que ma jupe remonte juste au-dessus de mes bas de laine.
Il a vu. Je le sais parce qu’après rien n’a plus été pareil.
Il était pressé, il fallait sortir. Puis le musée allait fermer, anyway.
Je l’ai pris par le bras, en bons camarades, a drink ? Yes, why not. Et, coup de chance, son hôtel était à deux pas. Alors qu’il s’engageait vers le bar, je lui ai susurré que nous pourrions simplement faire monter une bouteille dans sa chambre.
Avec ce genre de types, il faut avoir son temps. Je l’avais.
J’ai continué à l’exciter dans l’ascenseur, me frottant à lui de la plus pute des façons. Il bandait à déchirer son fute.
A peine la porte de sa chambre fermée, je lui ai dit que c’était son jour de chance, et, à genoux, j’ai pas attendu qu’il allume la lumière pour lui tailler une pipe. Je savais que j’avais quelques minutes avant l’arrivée du room-service et tout s’est passé comme il faut. Carl a cessé de dire No, il a gémi, bafouillé des yes, go on et il avait déjà tout lâché quand le garçon d’étage a frappé.
On pouvait boire notre drink tranquilles et se préparer aux choses sérieuses.
Je l’ai laissé parler de, je ne sais plus – une ancienne petite amie, une carriériste, trop pressée, rien de très original. Le champagne était bon, je me suis fait un petit joint pour me calmer, ce qui l’a d’abord ulcéré, mais merde, après tout j’étais dans mon pays, je connaissais les us et coutumes. Très vite, ça lui est revenu. Peut-être parce que j’avais dégrafé le premier bouton de mon chemisier, et qu’un de mes bas était un peu descendu.
Il s’est tu, et je suis venue coller ma chatte à son visage et il a glissé ses mains sous ma jupe en me traitant de hum… je ne le dirais pas – j’aime trop ce genre de mots doux en anglais. Il semblait soudain plus à l’aise. Explorant ma culotte d’une main, il me caressait les seins de l’autre. J’aime bien les Américains pour ça. Une fois décoincé, on peut faire de grandes choses avec eux. Bon, on ne s’est pas éternisé non plus, je ne vais pas dire que c’était le coup du siècle. Plutôt comme un petit trait d’héro en descente d’exta – ce qu’il m’aurait fallu après la soirée du nouvel an.
Je crois que je vais bien dormir.

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