Mathias part tout à l’heure, je ne l’accompagnerai pas selon sa volonté. Le serveur de la gargote où il commande ses hamburgers lui a dit avoir vu Nico. En compagnie d’un Thaï. Ce qui n’est pas sûr à 100%. Les Thaïs sont comme nous avec eux : pas fichus de distinguer un Blanc d’un autre Blanc. Mais c’est le prétexte, et Mathias l’a saisi. On ne peut pas lui donner tort.
Chacun trouve ses prétextes pour remonter. Nous avions rompu depuis deux mois quand j’avais découvert la boîte Muji (cf. cahier 19) au fond de son placard que jusqu'alors je ne voulais pas ouvrir. Nous l’avions achetée ensemble. Il y rangeait mes petits mots, y tenait plus que tout, assurait-il. C’était tellement mignon. Et là, devant cette boîte en carton cabossée au milieu de vieux cintres tordus et de paires de chaussettes abandonnées, j’avais craqué. Non plus de tristesse, mais de rage. Qu’il y aille avec sa pouffe, qu’il la marie, l’engrosse, lui plisse le cul autant que les pattes d’oie. Qu’il se la fasse sa vie respectable, je ne lui donnais pas deux ans pour craquer et alors, j’aurais fait mon chemin. J’avais la haine. Mon prétexte pour remonter.
(J’en ai autant pour toi, mon cher Cyril.)
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