vendredi

Mathias et Nico sont partis dîner. Une Belge, avec qui j’ai sympathisé cet aprem, vient de regagner ses pénates. Elle rentre demain pour reprendre son boulot. C’était une question anodine : que faisait-elle quand elle n’était pas sur une plage asiatique ? Elle a secoué la tête comme dans les séries américaines quand le personnage va dire quelque chose de pas marrant, qu’il en est par avance désolé, puis elle a parlé de son boulot sur une aire d’autoroute, une cafétéria (vider les plateaux, remplir les lave-vaisselle, évacuer des centaines de litres de détritus, vider les lave-vaisselle, etc.). En me quittant, un fin sourire s’accroche malgré tout à ses lèvres, sourire de clown, forcé, qui disparaîtra dès qu’elle sera seule.
Ma grand-mère dans sa maison de retraite, voulait à tout prix nous faire asseoir, mon père et moi, devant la télé éteinte. « Mais puisque je vous dis que je vous ai pris des billets », clamait-elle en tapant du plat de la main sur l’accoudoir du canapé de la salle commune. Plus tard, comme l’infirmier poussait sa chaise roulante vers l’ascenseur, sa main de papyrus se levait dans un frémissement à notre intention avant de disparaître – un vol d’oiseaux à l’horizon.

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