La ville, comme dans ces rêves de sieste au soleil, claudique d’un jour à l’autre, abattue de chaleur. Rue Vieille-du-Temple, les pompiers entourent une vieille femme, lui tendent un gobelet de papier ; rue Etienne-Marcel, une Anglaise poussant un gamin cherche, le regard en panique, une épicerie où acheter de l’eau ; au Monoprix, plus une bouteille d’Evian, d’Hepar, de Contrex. Allons-nous tous mourir de soif ?
Au collège, en France, Rob avait confectionné un gâteau pour la fête de fin d’année. Tout le gratin était présent, depuis le maire, les notables, jusqu’au député et une chanteuse, dont Rob a oublié le nom, qui habitait la région. Il avait choisi les ingrédients de son gâteau soit pour leur péremption largement consommée, soit pour leur union impossible : moutarde, cornichons, sucre, sardines, moutarde, ketchup, confiture, œufs, etc. L’infâme cuit, il l’avait tartiné d’une épaisse couche de chocolat, et saupoudré le tout d’une généreuse volée de sucre glace ; des boules de mimosa dessinaient grossièrement l’emblème du collège.
Artistique.
Sur place, un petit, trop content de son rôle, déposa le gâteau au milieu des autres. C’était la fête : des boîtes de conserve qu’on dégomme, des pêches miraculeuses, et même, une tribu de jongleurs montés sur échasses.
La délégation de VIP alla bien sûr droit sur le gâteau de Rob, le plus beau de tous.
La chanteuse se trouva mal (une habile façon, selon moi, de se dédouaner en diva), on l’emmena, ce qui permit aux autres de balancer leur part. «Mais ils en ont tous avalé au moins une grosse bouchée», rigole encore Rob.
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