vendredi

Et donc: le musée d’Orsay. C’est moi qui pilote, qui choisit. Je peux rentrer bredouille, je n’en ferai pas une maladie. Comme j’enfile mes Marc, je retrouve cette vieille habitude, solitaire mais terriblement excitante. Un homme seul, voire accompagné d’un autre homme s’ils sont clairement hétéros, devient une cible potentielle que je perds, parfois, au gré de la foule.
Devant une série de Van Gogh, Sam, un Canadien bâti comme un joueur de football américain – ma paume contre sa paume, le bout de mes doigts parvient au début de sa deuxième phalange.
Je pense: (à plein de choses en fait).
Je pense: C’est pas si pire.
Et même: Comment j’ai fait pour me passer de ça, tout ce temps?
Il craque le premier. Rue de Rivoli, il colle sa bouche contre la mienne, sa langue chaude, épaisse, pleine de promesses m’envahissant. J’hésite, j’hésite. Oui c’est vrai, je sais à peu près tout de lui, de sa boîte d’éclairage pour événements publicitaires, de son épagneul noir, Marygold, de sa femme, Carrie, et de leur fils, 7 ans, ailier dans l’équipe de basket et fou de SF, de sa récente rencontre avec Brad Pitt sur un défilé de mode homme (Gucci?). Il est sympathique, il parle beaucoup mais le moment venu n’en fait pas trop, il veut juste passer un «bon moment». Il précise, gentleman : cette balade et tout le truc du musée, ça en fait parti du «bon moment».
Il prend 20 points.
Et le droit de me tripoter sur le chemin de son hôtel.

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