lundi

Incroyable journée. Victime d’une glissade de déprime, je me retrouve devant la RH, le directeur de publication, et une demi-douzaine de représentants de parties dont je ne soupçonnais pas qu’elle pourrait ainsi s’intéresser à mon cas – délégués du personnel, conseiller des rédacteurs, observateurs extérieurs. Toujours glissant, je parle d’opportunité « d’une bouffée d’air nécessaire dans mon parcours personnel et professionnel ». Rien de moins. Je sors de là sur un nuage mais avec cette peur au ventre du vide absolu : et maintenant ? L’image fugace de Rob, plissant les yeux dans une volute de fumée de cigarette. Je n’ai pas de réponse.
Et là, sortant du chapeau-téléphone – pas Rob, non, mais une solution palliative tout à fait acceptable. Au début, je crois à un démarchage. Une fille dont je ne comprends pas le nom me sort, haut débit, une cascade d’adjectifs et d’intentions à propos d’une publication à sortir en mars. Je crois qu’elle va me demander mon numéro de carte bleue quand, it rings a bell, je lui demande de répéter son nom : Sophia Kwolosky. Aka la fille des RH du groupe Fillipacchi (cf. cahier 19?). Ouell, et si on reprenait tranquillement depuis le début: vous disiez, un numéro zéro pour février. Elle me passe la rédac chef.
Lucie Pierre est une ancienne de 20 ans et J&J, qui parle d’une toute petite voix haut perchée. Si Kwokwo ne l’avait pas introduite, j’aurais pu croire à une blague d’une gamine de huit ans.
Il s’agit d’intégrer un hebdo 18-25, féminin mais plus underground que ce qui se fait actuellement. Le tout à la rédaction. Une rubrique sorties «féminine et jeune, pepstillante». Pour quel public? «Féminin et jeune, pepstillant.»
Le nom du canard? Un silence, puis la voix de petite fille: «Pep’s, naturellement.»
Moi: «Quand peut-on se rencontrer?»
Je suis tellement contente, c’est comme une montée de C.

Du coup:
- mon départ accepté, un tour du monde avec passage obligé chez Laure; je ne me refuse rien, JE M’ECLATE;
- je rentre pour intégrer un nouveau taf, qui ne demande qu’à faire des petits – à moi après de savoir me vendre;
- j’improvise tout en neuf, appart, quartier (je n’en peux plus du bordel de la rue du Faubourg-du-Temple et des pompiers à toute heure), fréquentations, je vais plus souvent voir mon père et Christine et j’arrête de voir ma mère (c’est une blague).

Avec tout ça, je finirai bien par l’oublier.

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